mercredi 12 janvier 2011

La Kabbale. Première partie.


Définition, origine et survol historique



Le terme Kabbale (ou Cabale) désigne l’ensemble de la littérature ésotérique juive. La religion juive possède en effet une tradition ésotérique qui remonte, selon certains, jusqu’aux origines même de sa fondation. Certains kabbalistes affirment que cette tradition, orale tout d’abord, remonte à Moïse lui-même. Ce dernier aurait révélé au peuple le contenu de la Torah mais aurait communiqué à une élite seulement l’interprétation mystique et ésotérique de cette dernière.  D’où la naissance d’une double facette ésotérique/exotérique du judaïsme. D’autres kabbalistes laissent entendre qu’Abraham lui-même, mage de Chaldée, possédait certaines connaissances théosophiques et magiques issues de la religion chaldéenne qu’il aurai en quelque sorte insufflé au judaïsme ésotérique. Enfin, les plus spéculatifs des kabbalistes font remonter l’origine de cette « science » à Adam qu’il l’aurait lui-même reçu d’un ange nommé Raziel (fort probablement pour attribuer à cette « science » une origine céleste et non humaine). Ce qui est certain, c’est que les premières preuves écrites qui attestent l’existence de la kabbale la font remontée aux premiers siècles dans les milieux juifs de Palestine et d’Égypte (Alexandrie).

Toujours est-il qu’à l’origine cette tradition était exclusivement orale et réservée à une élite minoritaire. Seuls quelques « initiés » connaissaient et transmettaient cette   «science » kabbalistique. Les critères que devaient remplir les aspirants initiés étaient si exigeants que cela limitait considérablement le nombre des personnes « initiées ». Ceux qui souhaitaient recevoir l’initiation kabbalistique devaient être mariés, avoir plus de 40 ans (afin, disait-on, d’avoir la maturité spirituelle nécessaire à la réception des « saintes lumières » qui viennent d’« en-haut »), avoir un comportement éthique et religieux irréprochable et surtout, ils devaient démontrer des capacités intellectuelles hors du commun. Cette « science divine » avait la réputation de pouvoir  diviniser, décourager ou rendre fou l’aspirant étudiant (histoire qui circulait parmi les rabbins…sûrement pour décourager ceux qui souhaitent aborder l’étude de cette science par simple curiosité ou pour des motifs douteux, voire égoïstes).

La racine étymologique du mot Kabbalah est KBL qui signifie « recevoir ». La kabbale peut donc être envisagée comme la tradition ésotérique qui s’est transmise (reçue puis communiquée) de façon orale pendant plusieurs siècles. Ce n’est qu’au début de l’ère chrétienne que cette tradition aurait été consignée par écrit, probablement pour des raisons pratiques (préserver l’héritage des anciens) engendrées par la destruction du temple qui a conduit à l’exil et à la dispersion du peuple juif.

L’ésotérisme juif est un vaste « savoir » qui possède plusieurs ramifications. Au risque de simplifier, nous pourrions dire que d’un côté se trouve l’ésotérisme à proprement parler et de l’autre le mysticisme hébraïque. La doctrine ésotérique regroupe toute la littérature apocalyptique juive, la gnose juive, la théosophie hébraïque, la magie rituelle (d’origine chaldéenne fort probablement), l’angéologie et la démonologie juive. L’ésotérisme juif a été influencé par d’autres courants de pensée tout au long de son histoire. On peut aisément retrouver des influences chaldéennes, égyptiennes, orientales et philosophiques (platonisme et stoïcisme surtout).

Quant au mysticisme juif, il se concentre surtout autour de la mystique de la Merkabah (contemplation du « Char divin »). La mystique juive est toute orientée vers une contemplation de la Divinité dans sa manifestation lumineuse. Afin de préserver l’absolu transcendance de Dieu, seule est perceptible sa manifestation que les kabbalistes nomment la Merkabah.  La Merkabah représente le « Char » ou le « Trône » de Dieu tel qu’il est décrit dans les visions d’Hénoch, d’Ézéchiel et du prophète Daniel (et plus tard par saint Jean dans son apocalypse).

Voici un court extrait du livre d’Hénoch : «Voici : Il y avait un autre palais plus vaste que le premier, dont toutes les portes étaient ouvertes devant moi, et le tout bâti en langues de feu. L’ensemble était si magnifique, si grandiose, si majestueux, que je ne puis vous en représenter, ni la splendeur qui l’environne, ni sa vaste étendue. La base en était de feu ; au-dessus, brillaient des éclairs et des étoiles filantes, et le toit était tout entier d’un feu étincelant. Je l’examinai avec attention, et je vis qu’il y avait un trône élevé dont l’aspect ressemblait à du cristal, tandis que son contour était comme l’orbe éclatant du soleil ; et il en sortait des voix de Kéroubîms. De ce trône puissant, s’échappaient des torrents de flammes, qu’il était impossible d’envisager. Et il y avait quelqu’un assis sur ce trône de gloire, dont le vêtement était plus brillant que le soleil et plus blanc que la neige.»  [ Livre d’Hénoch. Verset 14 du chapitre 14.]

Cette description de la Merkabah tirée du livre d’Hénoch ( 2e siècle AEC. Une des plus belles descriptions tirée de la littérature apocalyptique juive ayant inspirée les kabbalistes) constitue l’essentielle de cette vision mystique à laquelle aspirent les mystiques kabbalistes. Pour parvenir à la contemplation extatique du « Char », la pratique de la méditation sur la Merkabah est recommandée. Cette pratique vise à affiner les perceptions intérieures de l’aspirant qui se rend ainsi plus « disponible » à la réception de telles visions.  L’aspirant doit en quelque sorte polir, par la méditation, le miroir de son âme où doivent se refléter les lumières qui jaillissent du Trône divin.

Depuis son origine lointaine, la kabbale s’est frayée un chemin jusqu’à notre époque moderne. Certains spécialistes de la question (Sholem, Tresoldi) classent l’histoire de la kabbale en cinq périodes distinctes. La première s’étend du début de l’ère chrétienne jusqu’à la fin du premier millénaire et se concentre surtout au Proche et Moyen Orient. La deuxième période, du XIIe au XIVe siècle, est surtout localisée en Allemagne et en Provence. La troisième période se déroule en Espagne du XIIIe au XVe siècle. La quatrième période, du XVIe au XVIIe siècle se trouve en Terre sainte. Finalement la dernière période débute autour du XVIIIe siècle et se situe en Europe orientale, aux États-Unis et à Israël. À chacune de ces périodes sont associés certains kabbalistes qui ont, à leur façon, apporté leur contribution à la pensée kabbalistique.

1 commentaire:

  1. Bonjour Mr ,
    Je suis le propriétaire du pantacle les 3 mères et le triangle DIVIN donc j'aimerai que vous le retiriez ou mentionner image de YAHOEL .Merci de votre compréhension .
    Cordialement .

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