mercredi 12 janvier 2011

La kabbale. Dernière partie

L’être humain dans la kabbale

Les kabbalistes ont une interprétation mystique et ésotérique de la Torah. Le meilleur exemple que l’on puisse donner est peut-être celui de la lecture qu’ils font du récit de la création d’Adam et Ève.  Selon eux, la création d’Adam n’est pas la création du premier être humain en chair et en os telle que le conçoivent encore aujourd’hui la majorité des croyants. On peut distinguer chez les kabbalistes deux interprétations complémentaires de la création d’Adam. D’abord celle qui consiste à voir en Adam un Être « cosmique » associé à un principe masculin (qui contient en puissance Ève – principe féminin-) : Adam Kadmon.  Adam Kadmon est l’Archétype de l’homme dont les dimensions sont universelles. Quant à Ève, « tirée d’une côte d’Adam », elle représente la Matière universelle (sortie de l’Être –Adam-) qui servira à la formation du monde.  C’est donc l’union d’Adam et Ève qui engendre la création, l’univers. De ce point de vue, la «chute» d’Adam est interprétée comme une « incarnation », une « descente » de l’Être au sein de la matière. La rédemption consiste en un retour à l’unité originelle symbolisée par le « jardin d’Éden ». 

L’autre interprétation consiste à voir en Adam et Ève les premiers êtres humains qui à ce moment séjournaient dans le monde spirituel (jardin d’éden). À cette époque, l’homme et la femme n’avaient pas encore de corps matériels et n’habitaient pas sur la terre ferme. Ils vivaient « comme des anges », vêtus d’un « corps » de lumière éthéré. Évidemment ils ne connaissaient point la mort puisque leur « corps », n’étant pas matériel, était par nature immortel. Le péché que commis Adam et Ève fût de suivre leur propre volonté plutôt que celle de Dieu. La tradition kabbalistiques racontent qu’Adam et Ève se seraient « accouplé » avec des esprits « de l’autre côté » (anges déchus dont le serpent symbolise l’être collectif), ce qui les auraient entraîné hors du paradis.  Il s’est alors produit une scission entre la volonté divine et la volonté humain qui à entraîné un    « obscurcissement » puis une «condensation»  de leurs corps spirituels. La « chute » ainsi que l’expulsion du jardin d’éden sont la conséquence immédiate de cet obscurcissement de leur corps « éthérés ». Les « tuniques de peau » dont Dieu les a revêtus symbolisent le corps physique auquel est associé la souffrance, la maladie et la mort. Dans ce contexte, la rédemption consiste pour l’homme à rétablir le lien avec Dieu en soumettant sa volonté personnelle à la volonté divine. Ce n’est qu’en accomplissant la volonté de Dieu que l’homme et la femme pourront recrée en eux ce corps spirituel qu’ils avaient jadis et avec lequel ils pourront retrouver leur immortalité ancestrale.






[1] Sepher ha-Zohar, trad. J. de Paully, tome 1, Paris, Éditions G.-P. Maisonneuve et Larose, 1970, p.113

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